Le rap de Sarah Palin au Saturday Night Live

Etonnante. Les discours de fond ne sont pas vraiment son fort, mais on n’enlèvera pas à Sarah Palin son sens de l’humour, sa bouille espiègle et ses réparties énergiques. Invitée sur le plateau de Saturday Night Live, l’émission phare de NBC produite par Lorne Michaels, Sarah Palin ne s’est pas dégonflée en coulisses alors qu’elle attendait en compagnie du grand Alec Baldwin

Il se pointe auprès d’elle et fait mine de la confondre avec Tina Fey, l’actrice qui incarne Palin à la perfection depuis plusieurs semaines. «C’est l’élection la plus importante de notre histoire nationale, et vous voulez que notre Tina aille sur le plateau aux côtés de cette femme horrible!»

«Vous êtes plus chaude en vrai»

Quand le producteur lui apprend qu’il parle à la vraie Palin, Baldwin feint d’être embarrassé et réplique: «Je vois. Pardon. Je me sens obligé de vous dire: vous êtes plus chaude en personne.» Palin: «Merci, mais je dois dire que votre frère Stephen est mon frère Baldwin préféré.» Stephen Baldwin est un chrétien «born again» qui a promis de partir au Canada si Obama gagnait.

Sarah Palin s’en va ensuite sur le plateau pour lancer l’émission, et croise Tina Fey qui vient de l’allumer en direct. On s’y perd un peu mais Palin hausse les épaules, et fait son show.



«Put your hands up»

Vient le bouquet final ! Sarah Palin refuse de faire quelques rimes comme un rappeur gangsta pendant l’émission. Alors c’est Amy Poehler, beaucoup plus convaincante en 50 Cent qu’en Hillary Clinton, qui s’y colle, tout en finesse. «My name is Sarah Palin, you all know me. Vice prezzy nominee of the GOP...» Les chœurs sont assurés par des esquimaux, un faux Todd Palin vient se déhancher en combinaison de motoneige. On se croirait dans un sketch rudimentaire de la méthode Cauet, sauf qu’il y a une candidate républicaine à la vice-présidence qui bouge la tête en rythme.

Cela devient carrément n’importe quoi quand Poehler lance en rappant: «Tous les rebelles dans la place, mettez les bras en l’air.» Et Palin s’exécute… «Tous les plombiers dans la place, baissez vos pantalons.»

«Je shoote des caribous»

On termine en beauté avec un renne dansant sur scène avant d’être abattu. «Je shoote des caribous huit jours par semaine, rappe Poehler. Maintenant tu es mort, maintenant tu es mort. Parce que je suis un animal plus gros que toi, tenant un fusil à pompe. Tout le monde s’éclate, aujourd’hui on part à la chasse. Je suis Palin, je suis Palin.»

«Alors, vous ne regrettez pas de ne pas avoir chanté, hein», demande le présentateur, à la fin de l’émission la plus suivie depuis... 1994. « You bet’cha», (tu m’étonnes) lance Palin comme une fifille du Bronx. Qui continue de nous étonner, elle, et tous les jours.

Grâce à SNL, le public a oublié que Palin était le cancre de la classe en politique étrangère pour découvrir subitement son sens du timing, son esprit comique et son habilité à livrer avec aplomb un texte sur téléprompteur.

Source : 20 Minutes

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